Continuons de voyager à travers les pays du « nouveau monde ». En ce début d’hiver, alors que les vignes européennes perdent leurs feuilles, prenons la route de l’Argentine, où l’été bat son plein et les vignes se développent à grande vitesse. Arrivée avec les Espagnols dans cet immense pays d’Amérique du sud, la culture de la vigne est majoritairement concentrée dans la région de Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes. L’emblème du pays ? Le malbec.
Des vignes palissées en hauteur, en pergola, dans la région de San Rafael en Argentine.
Le vignoble argentin date du XVI° siècle
Les premiers plants de vigne sont arrivés en Argentine avec les conquistadors espagnols aux XV° et XVI° siècle. Dans ce pays immense qu’est l’Argentine, les historiens du vin peinent à situer exactement l’implantation du premier vignoble.
Les hypothèses les plus probables avancent que le vignoble d’origine provient de Mendoza, avec des plants de vignes ramenés du Chili, de l’autre côté de la majestueuse Cordillère des Andes. Ce qui est certain, c’est que pour un pays du “nouveau monde”, l’Argentine possède une histoire viticole relativement ancienne qui remonte au XVI° siècle.
Dans un premier temps, la consommation de vin est très locale et bon marché. Il faudra attendre le développement du chemin de fer au XIX° siècle pour que le paysage viticole et œnologique du pays se modifie. Les milliers de kilomètres qui séparent Mendoza de la capitale Buenos Aires sont alors reliés.
La production de vin argentine s’ouvre petit à petit à l’exportation et à la production de cuvées de vin de luxe. Ces dernières années, ce développement s’est considérablement accru et l’Argentine fait désormais partie des plus gros producteurs de vin dans le monde.
Un vignoble au pied de la Cordillère des Andes
En 2020, l’Argentine cultivait 215 000 hectares de vignes (source: OIV) sur un vignoble qui s’étend sur plus de 2 000 km du nord au sud. Si ces chiffres vous semblent importants, rappelez-vous que la surface totale de l’Argentine est de 2 780 400 km².
Les territoires argentins sont immenses, ils s’étendent sur des milliers de kilomètres et présentent des variations et des diversités incroyables, entre un sud austral, des plaines centrales à perte de vue, des zones montagneuses aux très hautes altitudes et un nord du pays tropical. Au milieu de cette variété, les zones viticoles sont relativement condensées autour des zones les plus tempérées propices à la culture du raisin.
Le raisin s’épanouit principalement sur les coteaux de la Cordillère des Andes. Les vignobles les plus traditionnels se situent dans la région de Mendoza et de San Rafael qui concentrent 90% du vignoble, bien que de nouvelles plantations voient le jour plus au nord, à Cordoba, et plus en au sud, en Patagonie.
Dans cette célèbre région de Mendoza, la culture du raisin s’est développée sur les premiers coteaux de la Cordillère des Andes, à des altitudes majoritairement comprises entre 800 et 1700 m. C’est à ces altitudes que les vignerons argentins ont trouvé une régulation thermique naturelle permettant la culture d’un raisin de qualité.
Le climat est sec, avec des amplitudes thermiques jour/nuit en été importantes. Néanmoins, pour rendre possible la culture du raisin dans cette région semi-aride, les argentins ont dû développer un ingénieux système d’irrigation en canaux qui récupère l’eau de la Cordillère des Andes. En effet, sans irrigation, pas de vignes à Mendoza, le climat y est trop sec et les pluies pas assez fréquentes ni abondantes.
Le cépage phare d’Argentine : le malbec
L’Argentine a accompagné le développement de son vignoble avec une stratégie de monocépage : un cépage a été désigné comme symbole de la viticulture du pays. Et c’est au cépage malbec que revient l’honneur d’être l’étendard de ce grand pays d’Amérique du sud. Le malbec est un cépage qui provient du sud-ouest de la France. Il est le cépage principal de l’appellation Cahors où il porte également le nom de Cot.
En Argentine, le malbec est accompagné des traditionnels cépages internationaux : chardonnay, syrah, cabernet-sauvignon, merlot. Mais certains cépages moins connus sont également plébiscités par les argentins : le bonarda en rouge, le pedro gimenez ou le torrontez en blanc. L’Argentine produit en majorité des vins rouges et l’encépagement est donc principalement constitué de raisins rouges.
Traditionnellement, les vignes sont cultivées en pergola, c’est-à-dire en hauteur. Ce procédé complique la mécanisation du vignoble, mais permet de protéger les vignes des fortes chaleurs journalières.
Avec quels mets j’accompagne un vin rouge argentin ?
Les chais argentins sont souvent très modernes et très bien équipés. Tous les procédés de vinification qui existent sont utilisés dans le pays. Souvent, en raison d’une main d’œuvre peu chère et des vignes palissées en hauteur, les raisins sont vendangés à la main. Comme en France, les raisins destinés aux vins haut de gamme sont triés et sélectionnés.
Les vins argentins sont donc des vins très divers et variés et toutes les gammes coexistent, pour tous les budgets. Les vins argentins à base de malbec présentent une couleur très sombre, une belle matière, beaucoup de structure et sont généralement élaborés de sorte à exprimer des arômes fruités. Avec ce type de vins, la cuisine locale s’accorde à merveille.
Les célèbres asados, barbecues où la viande de bœuf occupe souvent la place centrale, cuite saignante et juteuse, été comme hiver, se marient parfaitement avec le vin de malbec argentin. Les argentins accompagnent souvent l’asado avec du maïs, des légumes grillés, des pommes de terre et des tomates.
Et si cet automne vous profitiez des beaux jours pour ouvrir une bouteille de malbec argentins en accompagnement des derniers barbecues de l’année ?
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© photo : Manon Mouly