Tellement d’idées préconçues sur le vin circulent et subsistent avec le temps, il est venu le moment de démystifier cela une bonne fois pour toute ! Voici 5 idées reçues sur le vin !
1) Le vin rosé est un mélange de vin blanc et de vin rouge
La couleur du vin provient du contact du jus avec la peau du raisin (noir).
C’est exactement comme le thé : si la peau infuse, elle diffuse de la couleur (et des tannins).
La technique la plus employée pour transmettre la couleur au vin est celle de la macération du moût (jus) avec les pellicules des raisins, afin d’extraire des anthocyanes (pigments colorants).
Elle sera longue pour les vins rouges et courte pour les vins rosés. De cette méthode, appelée saignée, on obtient des rosés souvent colorés avec de la structure comme les Tavel ou Clairet.
L’autre méthode est de presser lentement les baies de raisin pour permettre un léger contact avec les peaux et ainsi une légère diffusion de couleur (rosés de pressurage).
La Champagne est la seule Appellation d’Origine Protégée à pouvoir vinifier des rosés par la méthode de l’assemblage de vin rouge et de vin blanc (ce qui permet d’obtenir une constance de couleur).
2) « Blanc sur rouge rien ne bouge, rouge sur blanc tout fout le camp »
Eh non, c’est faux ! On peut très bien repasser à un vin blanc après avoir bu un rouge (au moment du fromage par exemple).
Si vous avez dégusté du poisson en entrée et de la viande en plat principal, le rouge a probablement suivi le blanc.
L’origine de ce dicton vient de la préservation de la propreté de la nappe : sur une tache de rouge, un coup de blanc peut sauver le tissu, comme le ferait une pincée sel !
3) Le dépôt est un défaut du vin
On trouve parfois des sédiments en suspension (autrement dit du dépôt) dans la bouteille ou dans votre verre une fois le vin versé.
Le dépôt est un élément naturel du vin qui apparaît avec les années car ses constituants vont se désagréger (anthocyanes et tannins par exemple).
C’est la raison des culs enfoncés des bouteilles de vins. Ce n’est donc pas un défaut et il suffit de décanter le vin avant de le servir.
À noter : il est rare d’en trouver dans les vins jeunes, sauf s’ils n’ont pas été filtrés.
4) Le vin rouge se boit chambré
On parlait de vin chambré – c’est-à-dire à la température de la chambre – lorsque les pièces n’étaient pas chauffées, et où la température ne dépassait pas les 16-18°C. On les remontait de la cave fraîche et on les montait ainsi en température.
Aujourd’hui, la température de la pièce est souvent beaucoup trop chaude pour pouvoir déguster le vin dans de bonnes conditions, c’est pourquoi il est préférable de servir les vin plus frais (il se réchauffera vite dans le verre), sinon le vin semblera lourd et capiteux ; on ne sentira que l’alcool.
5) Un bon vin est forcément cher
Que nenni, le prix n’est pas toujours gage de qualité ! Il est vrai que lorsqu’un vigneron veut produire des vins de qualité, cela
engendre naturellement des coûts qui peuvent se répercuter sur le prix.
Mais, dans toutes les régions viticoles, on peut parfois tomber sur des vraies pépites et souvent à très bon prix. Certains petits producteurs vendent à des prix attractifs pour se faire connaître.
À l’inverse, certains vins atteignent des tarifs très élevés simplement pour leur rareté ou leur réputation.
Dénicher ces pépites est souvent très amusant et lorsqu’on en a trouvé, la satisfaction est décuplée, alors partez en chasse !
Si vous souhaitez balayer toutes les idées reçues sur le vin, venez découvrir les cours de Dégust’Emoi.
Rédactrice : Isabelle Johanet