Des exercices quotidiens permettent de rééduquer son nez après une infection au COVID, selon un protocole mis en place par l’ISVV.
C’est un symptôme qui apparaît souvent sans prévenir : un matin, vous ne sentez plus le goût de votre café ou de votre jus d’orange.
Que vous ayez déjà détecté une infection au COVID ou que le symptôme vous conduise à faire un test pour confirmer l’infection, vous faites probablement face à une conséquence relativement courante du virus : vous perdez l’odorat.
Œnologues, parfumeurs, sommeliers … de nombreux métiers se sont vus privés, du jour au lendemain, de leur outil de travail : leur nez.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des exercices pour accélérer le processus de récupération.
Perte de l’odorat après le COVID
C’est un symptôme somme toute assez classique du COVID.
La perte de goût et d’odorat est une conséquence qui touche, à priori aléatoirement et de façon plus ou moins prolongée, les personnes contaminées par le virus.
L’affection peut être variée : on parle d’hyposmie lorsque la perte d’odorat est partielle, d’anosmie lorsqu’elle est totale et d’agueusie lorsqu’il devient impossible de percevoir les saveurs (sel, sucre, acidité, amertume).
Les dégustateurs qui ont été atteints ces derniers mois ont ainsi perdu un outil de travail nécessaire à leurs activités du quotidien : leur nez.
La profession du vin s’attelle à la rééducation des sens
Confrontée à la multiplication de cas d’œnologues privés de leur capacité dégustative, et notamment d’étudiants œnologues gênés dans leur apprentissage, la profession s’est penchée sérieusement sur le sujet.
L’Institut de la Science de la Vigne et du Vin (ISVV), à Bordeaux, a conçu un kit de rééducation de l’odorat. L’Institut s’est entouré d’une équipe de docteurs en neurosciences pour développer ce kit.
S’il a été mis au point en premier lieu pour les étudiants et les techniciens du vin, ce kit de rééducation s’adresse néanmoins à tout public qui souhaite retrouver le goût et l’odorat.
Le protocole est en accès libre sur le site internet de l’ISVV.
Ces exercices ont été travaillés avec des professionnels du milieu clinique qui utilisent déjà ces techniques dans de nombreux cas, auprès de patients qui présentent des troubles de l’odorat.
Rééduquer son nez par un entraînement régulier
Concrètement, la rééducation consiste à s’exposer de manière répétée à des odeurs.
Le protocole de l’ISVV recommande ainsi l’achat de quelques huiles essentielles afin de se constituer un kit d’odeurs dans chacune des familles olfactives: fleurs, fruits, épices et herbes aromatiques.
L’institut délivre également un livret qui détaille les exercices à pratiquer.
Le protocole recommande également aux pratiquants un exercice d’imagerie mentale olfactive.
L’idée de cette pratique est de remplacer, en l’absence de l’odeur, sa capacité à l’imaginer afin de réactiver l’activité du cortex olfactif.
Autres méthodes de rééducation au quotidien
Les professionnels préviennent néanmoins : dans la rééducation de l’odorat et du goût, il s’agit de faire preuve de patience, bien que les exercices proposés permettent d’accélérer le processus.
Pour ceux qui ne souhaitent pas utiliser le kit de l’ISVV, il est possible de stimuler le nerf olfactif par des huiles essentielles, peu importe lesquelles, pendant quelques minutes et plusieurs fois par jour.
Les aliments peuvent également aider à rééduquer le nez, mais pas au début du processus de rééducation.
L’odorat doit être rééduqué avant les papilles gustatives.
Quoi qu’il en soit, si vous faites partie des malchanceux qui ont vu leur odorat disparaître après une contamination par le COVID, soyez rassuré, un peu de patience et des exercices quotidiens devraient vous aider à apprécier de nouveau une belle bouteille de vin.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les techniques de dégustations, venez découvrir notre cours d’oenologie Le nez et les arômes du vin.
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