Dans la culture de la vigne, le travail du sol a un rôle d’autant plus important que celle-ci est une culture pérenne.
Elle y pioche des nutriments, de l’eau ou encore des oligo-éléments qui ont des implications sur sa vigueur, sa résistance aux maladies, sa production et la qualité des raisins.
Voici un sujet passionnant, d’actualité avec l’interdiction du glyphosate régulièrement remis à l’autre du jour, et qui nous amène au commencement du vin.
Car nous n’y pensons pas à chaque verre de vin, mais pourtant, la qualité du vin commence par la qualité du sol.
Pourquoi le travail du sol reprend de l’importance ?
Après des années de travail avec des pesticides et des engrais, ce système cultural est aujourd’hui justement remis en cause.
Résistances aux maladies, pieds de vignes fragiles, problèmes de santé chez les vignerons ont poussé les professionnels à travailler sur de nouvelles méthodes.
Le travail du sol est donc revenu en haut du podium comme une technique alternative aux pesticides.
Puis, d’autres stratégies ont vu le jour, continuent d’être étudiées, essayées, critiquées, adoptées.
Les objectifs de l’entretien mécanique du sol des vignes
Qu’entend-on par « travail du sol » ?
Ce terme sous-entend généralement l’entretien mécanique du sol, en opposition à « l’entretien chimique du sol ».
L’entretien mécanique des sols viticoles répond à 2 objectifs majeurs :
- Maitriser les mauvaises herbes – adventices dans le jargon agronomique.
- Améliorer l’état structural du sol.
Les mauvaises herbes concurrencent la vigne sur les ressources en eau et en nutriments fournis par le sol. Elles peuvent également être porteuses de maladies.
C’est souvent le fléau des vignerons.
Le désherbage mécanique, à l’aide d’outils appropriés, permet d’éviter le recours aux molécules chimiques, de plus en plus critiquées, à l’image du glyphosate.
Selon les régions viticoles, le climat et les sols, le désherbage mécanique peut être mis en œuvre à différentes périodes, entre mars et juillet généralement.
Par ses caractéristiques physiques, le sol développe de nombreuses propriétés essentielles.
De fait, l’état structural du sol est au moins aussi important que son état biologique et organique.
Eviter les sols trop compacts en ameublissant, c’est-à-dire, en travaillant le sol de sorte que la terre soit la plus fine possible, permet de renforcer sa fertilité : l’eau s’infiltre mieux, elle est plus disponible pour la vie microbienne et pour la plante.
Le sol revit, la vigne aussi.
Des techniques plus onéreuses et pas toujours appropriées
Les différentes techniques de travail du sol qui existent engendrent certaines contraintes pour les vignerons, dont le consommateur doit tenir compte :
- Les interventions sont plus nombreuses et plus chronophages : il y a un surcoût pour le vigneron à se défaire des produits chimiques.
- Certaines parcelles sont difficiles à travailler mécaniquement et l’érosion peut être favorisée.
Souvent, le travail du sol est donc mis en œuvre conjointement avec des « pratiques d’entretien du sol ».
L’entretien du sol de la vigne : des techniques à la mode
Parmi les différentes techniques d’entretien des sols, la plus courante et la plus connue et l’enherbement.
Cette technique consiste à recouvrir le sol d’un couvert végétal, naturel ou choisi par le vigneron.
Il existe une multitude de techniques d’enherbement : choix du couvert, durée, période, technique de destruction du couvert …. Mais tous répondent aux mêmes objectifs :
- Réduire les mauvaises herbes en occupant le milieu par une matrice végétale « contrôlée »
- Augmenter la fertilité du sol par la culture d’espèces « libératrice d’azote », nécessaire au bon développement de la vigne.
- Améliorer l’état structural des sols grâce à l’implantation racinaire des cultures.
- Ramener de la biodiversité dans les vignes.
En somme, les avantages à l’enherbement sont nombreux.
Pour toutes ces raisons, les vignes « aux sols verts » sont de plus en plus nombreuses.
Mais les contraintes pour les vignerons sont toujours les mêmes : plus de temps de travail et passages plus fréquents dans la vigne engendrent des couts de travail supérieurs.
En résumé, si un bon vin voit le jour sur un bon sol grâce au travail appliqué et rigoureux des vignerons ; en tant que consommateur, gardons en tête que toutes ces techniques leur demandent un investissement beaucoup plus important, justifiant peut-être, les quelques euros supplémentaires sur la bouteille.
Nous évoquons le travail des sols lors du cours d’oenologie « Demi-journée initiation à la dégustation » proposé par DEGUST’Emoi.
Pour toutes questions ou informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou au 0810 009 870.
1 août 2018 à 20 h 53 min
« Eviter les sols trop compacts en ameublissant, c’est-à-dire, en travaillant le sol de sorte que la terre soit la plus fine possible, permet de renforcer sa fertilité : l’eau s’infiltre mieux, elle est plus disponible pour la vie microbienne et pour la plante. »
Ne surtout pas rendre la terre la plus fine possible. La base c’est justement d’essayer de conserver la structure et de pas tout perturber en favoriser l’érosion.