Notre série « Histoire du Vin » aborde aujourd’hui la question du vin à la Révolution française et de la vigne au XVIII° et XIX° siècle.
Du XVIII° au XIX° siècle, la filière viticole passe d’une trop grande abondance de vins à la destruction du vignoble par le phylloxera.
Cette dernière crise sanitaire a amené la naissance du vignoble d’aujourd’hui.
Une ferveur populaire pour le vin à la Révolution française
Dans les villes du XVIII° siècle, les modes de consommation changent.
Le vin, jusqu’alors considéré comme un symbole de noblesse, un cadeau d’accueil fait par un hôte fier de poser le vin de sa maison sur la table, perd de son prestige.
A Paris notamment, le dégoût pour le vin mélangé des marchands est de plus en plus marqué.
C’est aussi l’époque où apparait une première thèse de médecine condamnant l’usage du vin comme mauvais pour la santé.
Malgré tout, la production de vins augmente considérablement en raison d’une consommation qui gagne les campagnes.
L’accroissement du bien-être des populations des campagnes modifie les habitudes de consommation.
Jusqu’alors réservé aux habitants des grandes villes, aux riches propriétaires et à la noblesse, la consommation de vins devient un luxe et s’introduit dans les ménages.
L’augmentation de prix qui en découle conduit à de nouvelles plantations dans toutes les provinces viticoles et le vin est produit en abondance.
Le vin à la Révolution française : l’abondance
Nous sommes un siècle avant l’arrivée du chemin de fer en France, et la ferveur populaire permet l’ouverture des plaines du Languedoc, jusqu’alors enclavées dans le midi, aux lucratifs marchés parisiens et d’Europe du nord.
L’enrichissement des viticulteurs, occasionné par des prix sans cesse à la hausse, les poussent à rechercher l’augmentation des rendements.
C’est ainsi, en 1780, que le cépage Aramon apparait dans le midi et atteint des capacités de production record de 300hL/Ha.
L’Edit de 1781
Des voix s’élèvent ici et là pour protester contre cette surproduction, causée par un souci permanent de recherche de rendement et responsable de la destruction en valeur et en qualité du vin.
Plusieurs réglementations tentent d’encadrer les productions dans différents vignoble.
Certains vont même jusqu’à ordonner l’arrachement de nouvelles plantations.
L’Edit de 1781 est le plus ambitieux : il interdit de nouvelles plantations au niveau national.
L’Edit dénonce le péril d’une trop grande abondance de vignes, sur des terres fertiles et propre à des productions vivrières.
Les contraventions à cet Edit sont malgré tout nombreuses et la révolution française finira par l’abolir afin de rétablir la liberté de produire sans contrainte.
Les chemins de fer poussent à la production de vins
En 1860 l’apparition du chemin de fer conduit la production de vin à son paroxysme.
Le transport rapide amène la filière dans une incroyable période de prospérité. Les superficies comme les rendements augmentent et la production de vins en France atteint des records.
Des crises sanitaires au phylloxera
Cette course folle au rendement n’est pourtant pas sans conséquence sur la production.
Alors que les quantités croissent, les crises sanitaires se multiplient.
En 1830, la pyrale, en 1850, l’oïdium, en 1878, le mildiou … jusqu’à l’apparition du phylloxera.
Ce puceron du même nom est ramené en France par un engagé de guerre qui plante quelques pieds de vignes américaines dans son vignoble du Gard.
Le phylloxera se déploie dans tous les vignobles d’Europe et du monde entier et détruit la totalité du vignoble en 30 ans.
Tous les traitements sont essayés mais aucun n’est efficace.
La seule solution est alors de remplacer les pieds touchés par des plants américains sur lesquels sont greffés les cépages locaux.
C’est la naissance du vignoble tel qu’on le connait aujourd’hui.
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