Les amateurs de bio et de vin se tournent de plus en plus vers les flacons flanqués du logo AB. Et pour cause !
La filière viticole bio fournit à ses clients des vins de meilleure qualité que la viticulture dite « conventionnelle » dans le respect d’une charte environnementale et santé.
De plus, selon une étude menée par l’Inra-Sup Agro de Montpellier, la viticulture biologique serait également plus dynamique sur le front de l’emploi.
Décryptage.
La filière viticole bio crée plus d’emplois
50%. C’est la proportion d’emplois supplémentaires générés par la filière viticole bio.
Là où les domaines conventionnels emploient en moyenne 1,2 personne, le chiffre est de 1,8 concernant les exploitations bio.
Louis-Antoine Saïsset, enseignant chercheur à l’initiative de l’étude, dévoile d’autres aspects liés à ce phénomène, chiffres à l’appui.
« La viticulture bio compte pour environ 10% des emplois alors qu’elle ne représente que 5% du nombre d’exploitations ».
Un tiers des domaines bio compte un à plusieurs salariés, quand un quart seulement des domaines conventionnels est dans ce cas.
De plus, le travail à temps complet est également plus fréquent au sein des exploitations viticoles bio : 71,5% des employés le sont à temps plein, contre 66,8% dans le non bio.
Pour quelles raisons ?
L’étude avance plusieurs motifs afin d’expliquer ce phénomène.
L’une est principalement structurelle.
Pour palier à l’usage de produits phyto-sanitaires utilisés par les domaines conventionnels, une grande attention ainsi que certaines actions manuelles ou mécaniques sont requises (Épamprage, désherbage, etc).
La viticulture biologique nécessite par nature une présence accrue dans le vignoble, une main d’œuvre plus importante.
À ce constat s’ajoute le besoin grandissant d’un personnel de plus en plus qualifié.
L’emploi au sein de la viticulture bio séduit d’autant plus les employés qu’elle leur propose un emploi plus formateur.
Ainsi, 17,8% d’entre eux sont cadres ou techniciens à l’intérieur d’une structure viticole bio.
À l’inverse, seuls 11,6% le sont dans le non bio.
L’enjeu de la formation dans le bio
Si la filière viticole bio est plus dynamique en terme de création d’emplois, elle est également demandeuse d’une main d’œuvre impliquée, qualifiée pour pratiquer une viticulture basée sur l’humain et la compétence.
Malheureusement, le volet de la formation ne suit pas toujours.
L’étude met en lumière les carences françaises en la matière. Seules neuf formations initiales dédiées à la viticulture bio au sein des lycées agricoles ont été recensées dans l’hexagone.
Aucune en région Bourgogne-Champagne et dans le bordelais !
La formation apparaît comme un enjeu de taille afin d’accompagner le dynamisme de cette filière : en quinze ans, le nombre d’exploitations viticoles bio a augmenté de 4,6%, et son chiffre d’affaires atteint 670 millions d’euros.
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Kévin Lartigue
Photos : Olivier Fellmann et DR
31 mai 2017 à 13 h 25 min
Trés bonne nouvelle. L’agriculture bio nécessite plus de main d’oeuvre…vive le vin bio alors.