Le vin bio est incontestablement dans l’ère du temps.
En 7 ans, le chiffre d’affaire de la filière a triplé, la demande a augmenté de 18% et le marché français connait une croissance moyenne de 20% depuis 2010.
Le Millésime Bio 2018 ferme tout juste ses portes à Montpellier enregistrant une hausse de la fréquentation de 17% par rapport à 2017.
D’un marché de niche, le vin bio est aujourd’hui une tendance mondiale.
Qu’est-ce-que c’est un « vin bio » ?
La production de vin bio est régie par le Règlement Européen. Depuis 2012, le Règlement Européen s’est étendu de la vigne à la vinification. Il précise les règles de production du raisin, de transformation en vin, d’étiquetage et de commercialisation.
D’un point de vue agronomique, un vin bio est un vin produit à partir d’une culture de raisin respectueuse du sol, de la plante et de l’environnement.
Le vigneron réfléchit son travail dans l’objectif de maintenir la fertilité des sols, sans utilisation de produits de synthèse, d’engrais chimiques et d’OGM.
D’un point de vue œnologique, le vinificateur s’engage à respecter les pratiques autorisées par l’Union Européenne.
Dans ce cadre, la vinification biologique n’est pas très contraignante au regard de la vinification conventionnelle. Aujourd’hui, la différence majeure entre un vin biologique et un vin conventionnel repose essentiellement sur les pratiques culturales en vigne.
Pourquoi faire du vin bio ?
La motivation principale et historique, qui a propulsé l’agriculture biologique sur le devant de la scène, est la protection de la santé des agriculteurs, exposés à la toxicité des produits utilisés.
En outre, les vignerons qui ont fait le choix du bio sont très impliqués dans la protection de l’environnement.
En effet, il a été largement démontré que l’utilisation des produits phytosanitaires engendre de lourdes conséquences pour la faune et la flore, la qualité des eaux et la fertilité de la terre.
Enfin, pour certains vignerons, en favorisant les interactions sols – plante – environnement, l’expression du terroir est renforcée dans les vins.
Quelles sont les règles en vinification biologique ?
Les exigences de la Réglementation Européenne sur les vins biologiques sont les mêmes pour tous les pays de l’Union Européenne.
Ils sont articulés autour de 4 axes :
- 100% des produits agricoles utilisés dans la fabrication duvin doivent être certifiés bio : les raisins, le sucre, l’alcool…
- Les producteurs sont limités dans l’utilisation de certains procédés physiques ;
- Les producteurs sont plus restreints sur les niveaux de SO2 que les vinifications conventionnelles ;
- Les producteurs doivent choisir leurs produits œnologiques parmi une liste de produits autorisés.
Depuis 2012, la certification seule du raisin n’est plus possible.
Un vin biologique est donc la garantie d’une culture biologique combinée à une vinification biologique.
Les vins bios ont-ils un goût particulier ?
« Oui, bien sûr » affirment certains amateurs ; « pas toujours » contredisent les autres.
Et de fait, il n’est pas facile d’associer des caractères particuliers aux vins biologiques tellement ils se sont diversifiés sur les dernières années. Certaines tendances ont cependant été remarquées. Les vins rouges bios sont plus acides que les vins conventionnels.
Ils ont généralement un degré d’alcool un peu plus bas que la moyenne.
Enfin, « l’expression du terroir » est souvent recherchée lors de la production des vins bios avec la mise en valeur des arômes variétaux, présents dans les raisins, plutôt que les arômes de fermentations, apportés par les levures.
Quelles sont les différences entre certification biologique et biodynamie ?
Reconnaissons qu’il est parfois difficile de se retrouver au milieu des certifications environnementales : vin biologique, biodynamie, vin nature …
Les vignerons font le choix de s’engager dans une ou plusieurs démarches qui correspondent à leur philosophie de travail, leur éthique, mais aussi leurs possibilités techniques, agronomiques et économiques. Chacune des certifications est régie par une chartre, un règlement et/ ou un cahier des charges.
Elles ont donc défini des règles de production, mais également un système de contrôle.
Pour vulgariser, au risque de simplifier, le vin en biodynamie pousse encore plus loin la démarche du vin bio dans l’idée d’intensifier la vie du sol avec l’utilisation de préparations à base de plantes dans des doses homéopathiques et le respect du calendrier lunaire.
Le vin nature n’existe pas au sens juridique du terme mais il est représenté par une association et défini dans un cahier des charges.
Le vin nature n’autorise aucune technique et aucun intrant susceptible de modifier le jus initial.
Quel avenir pour le vin biologique ?
Une tendance qui va durer ? Difficile de l’affirmer, mais il ne fait aucun doute que le « produire mieux » et « consommer mieux » va se pérenniser dans le paysage vinicole français.
Pour preuve, le débat sur le glyphosate et son interdiction sous 3 ans en France risque bien de changer les pratiques agricoles dans les années à venir.
Quelle forme prendra le bio dans les années à venir ?
Ceci étant, l’agriculture et la vinification biologique ont aussi leurs paradoxes, leurs contradictions et leurs faiblesses.
De plus en plus de labels et de certification se proposent de combler certaines lacunes et attirent de nombreux producteurs.
Quoiqu’il en soit, les motivations, la philosophie et l’éthique de base des vins biologiques ont certainement de beaux jours devant eux.