Il est rare que la variété de vigne donne le nom à des appellations. C’est pourtant le cas du muscadet. Un cépage et un terroir qui demandent à être connus.
Muscadet : du cépage à l’appellation
Le muscadet est un cépage et « Muscadet » est aussi un nom d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC).
Comment cela est possible ?
Le muscadet est avant tout un cépage cultivé dans la région nantaise depuis la fin du XIX° siècle.
Au moment de la création des AOC en 1936, les vignerons de la région nantaise souhaitent protéger la dénomination « muscadet » qui commence alors à être utilisé à tort pour des vins d’assemblage.
C’est ainsi qu’en 1936 les appellations « Muscadet des coteaux-de-la-Loire » et « Muscadet Grand Cru de Sèvre-et-Maine » sont créées, suivies en 1937 par l’appellation « Muscadet ».
Ce dernier est un terme générique qui englobe toute la vallée de la Loire, quand les 2 premiers correspondent à des appellations régionales délimitées et définies.
Le muscadet est le cépage de la vallée de la Loire
Le cépage muscadet est aussi appelé Melon de Bourgogne, ceci en raison de la forme de ses feuilles très arrondies.
Il constitue 95% de la production des vins de Nantes et à de rares exceptions, vous ne devriez pas en trouver ailleurs dans le monde.
Melon de Bourgogne est le nom historique du cépage.
La mutation pour la nomination muscadet se fait au XIIX° siècle, alors que le cépage est en pleine explosion, en raison de ses arômes similaires à ceux du muscat.
Le muscadet se plait dans l’environnement iodé, maritime et salin de la région nantaise.
Il s’exprime magnifiquement autour du lac de Grandlieu, ce qui lui a d’ailleurs permis de revendiquer l’appellation « Muscadet Côtes-de-Grandlieu ».
Les terroirs de prédilection du muscadet sont des sols caillouteux, provenant de roches de granites, de schistes ou de gneiss. Il en tirerait son caractère, sa droiture et sa minéralité.
Une appellation en plein renouveau
Jusque dans les années 1980 la tendance est à la production de vin en quantité.
Le vin est bu en sortie de cuve, acide et sans expression aromatique particulière.
Le muscadet a alors mauvaise presse.
Ces dernières années, toute une génération de vignerons a décidé de monter en qualité et de rechercher les plus belles expressions des vins issus du muscadet.
Les appellations « muscadet grands crus » sont créés.
Ces crus ont la particularité de pratiquer de long mois d’élevage sur lies.
Les arômes particuliers du muscadet
L’élevage sur lies est une pratique traditionnelle des régions nantaises beaucoup utilisée avec le muscadet.
Elle consiste à laisser le vin tout juste vinifié en repos sur les lies.
Les lies sont constituées majoritairement de levures mortes des fins de fermentations.
Ce temps d’échange entre le vin et les levures mortes permet de travailler l’expression aromatique des vins blancs, d’ouvrir la palette des arômes, de travailler la matière pour obtenir des vins plus gras et plus rond et de sublimer un vin.
La diversité des temps d’élevage sur lies permet au muscadet de présenter des styles très différents d’un domaine à l’autre, d’une région à l’autre, d’une cuvée à l’autre.
Certains présenteront un style sec et très minéral, élégamment tendu, tout en finesse. Ils seront les compagnons de choix des coquillages et des fruits de mer.
D’autres, plus riches et plus ronds, avec des potentiels de garde élevés accompagneront les poissons et les fromages.
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