Plongée dans le Marmandais au domaine ELIAN DA ROS
Depuis le temps que je partage la joie de déguster les vins du Domaine Elian Da Ros chez DEGUST’Émoi, j’avais envie de mieux connaître les auteurs.
Sandrine Farrugia et Élian Da Ros ont accepté avec une immense gentillesse d’échanger avec moi.
On sent d’emblée qu’Élian Da Ros est un homme décidé : à 3 ans, il désirait être paysan ; à 8, vigneron. Après une formation en Alsace, Elian Da Ros a tenu parole, engagé dans une passionnante recherche de l’identité d’une appellation méconnue du Sud-Ouest. Vigneron à Cocumont (le Mont des coucous), dans le Lot-et-Garonne, ce talentueux vigneron signe son premier millésime en 1998 et a hissé ses vins au niveau des meilleurs nectars du Sud-Ouest, offrant par la même occasion une nouvelle visibilité aux Côtes du Marmandais.
Depuis des années, Elian partage sa vie avec Sandrine Farrugia, autrefois exportatrice de vins vers le Japon et désormais vigneronne.
La taille de leurs domaines ? 4 ha pour Sandrine et 19 pour Elian.
Une production respectueuse de la nature, des vins élégants et précis
Les différents cépages du domaine (Abouriou, Cabernet franc, Merlot, Sauvignon, Sémillon, …) s’épanouissent sur des coteaux sur un terroir de graves et d’argilo-calcaires.
Grâce à une agriculture respectueuse pour donner des raisins qui seront vinifiés de façon tout aussi pointue et aussi sobre que possible. C’est d’ailleurs la marque du domaine : des vins engagés mais toujours sur l’élégance, la définition et la précision.
Les vignes sont en culture biologique depuis 2000 et en biodynamie depuis 2002. Travail des sols, absence de « rognage », faible utilisation du soufre et élevages longue durée sont autant de choix forts de la part de nos deux vignerons :
« Imaginez un gâteau à la chantilly, eh bien, le bio, c’est la chantilly… et la biodynamie, c’est la cerise… mais sans les fondamentaux (le gâteau), il n’y a rien ! Il faut donc remettre la fertilité du sol en route, accompagner la plante pour qu’elle soit plus résiliente. L’agroécologie est fondamentale : le terroir est bien la combinaison du minéral et de l’organique. »
Des pigeages* sont réalisés, à la bourguignonne, en douceur, confèrant au « Vignoble d’Elian » (cabernet franc, merlot et syrah) et « Le Vin est une Fête » (merlot, cabernet franc et abouriou) beaucoup de gourmandise en bouche.
Mais revenons sur le cépage « abouriou » : originaire de la vallée de la Garonne et typique du Marmandais (240ha en France dont 200 en Marmandais), son surnom est « beaujolais » et c’est un cépage précoce qui offre de grosses grappes colorées, des arômes nobles et un vin tannique (seulement quelques heures de macération produiront un vin très tannique).
Vins et gastronomie
Il est temps de parler gastronomie.
Élian est d’origine italienne et son plat fétiche est la « pasta al crudo » : des tomates crues coupées macèrent dans l’huile, le basilic, l’ail, le sel et le poivre. Il verse la sauce froide sur les pâtes cuites et chaudes, un peu de parmesan râpé et le bonheur est là (à accompagner bien sur avec un vin du domaine : la cuvée « Histoire de Boire » en magnum de préférence).
Pour Sandrine, tout ce qui mijote est magique. Elle se délecte de ratatouille, de tomates farcies (leur maraîcher est un ami voisin) avec un verre de « la Vague », son Côtes du Marmandais tout en souplesse et en « buvabilité ».
Leurs vins possèdent ce supplément d’âme qui, comme la musique et la gastronomie, deviennent un outil de communication et de partage.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce magnifique duo de vignerons, venez participer à nos ateliers :
- Les bases de la dégustation : vous y dégusterez la cuvée « Le Vin est une Fête »
- Nuances de rouges : pour savourer « le Vignoble d’Elian ».
Merci à Élian da Ros & Sandrine Farrugia pour leur accueil !
Interview réalisé par Isabelle Johanet.
* Le pigeage est une opération consistant à enfoncer le chapeau de surface dans la cuve de fermentation pleine de moût. Le pigeage a pour but de maintenir le chapeau humide pour favoriser l’extraction des tannins et de la couleur.