Biodynamie ? Déméter ? Mais qu’est-ce-que c’est ?
La certification Bio est sans contestation en plein essor en France, mais elle affiche un bilan parfois controversé.
En réponse, l’idée de la biodynamie gagne du terrain : le nombre de vignerons est en constante progression et les consommateurs sont de plus en plus nombreux à être séduits.
Dégust’Emoi a donc décidé de regarder de plus près l’état actuel de la biodynamie dans les vignes françaises en ce début de vendanges 2018.
Le ministre de la transition écologique et solidaire en France a démissionné du gouvernement, le mardi 28 août 2018, après 14 mois de fonction, s’estimant « tout seul à la manœuvre » avec la capacité de n’avancer que par « petits pas ».
Triste et désolant constat qui nous oblige à une remise en question personnelle et collective.
Les domaines en biodynamie sont de plus en plus nombreux
Les vins en biodynamie sont encore un marché de niche, mais leur progression est sans appel.
Les petits comme les grands domaines se convertissent dans toutes les appellations viticoles de France et l’offre fleurit, du marché local jusqu’à la grande distribution.
En 2017, le label Déméter, principal organisme de certification de l’agriculture biodynamique, affichait une croissance de 20% pour les 2 dernières années, avec une moyenne de 10% de croissance annuelle sur 10 ans, tout secteur agricole confondu.
Preuve de l’engouement, au printemps 2018, le Journal Télévisé de France 3 consacrait une émission à deux « grands domaines » de la biodynamie : Jean Pierre Fleury, pionnier de la biodynamie en Champagne et Gérard Bertrand, fondateur « d’un empire. C’est le leader mondial de la biodynamie : 8 domaines et plus de 500 Ha de vignes travaillées sans machine. »
Si l’on se permet un coup d’œil à l’international, les Etats-Unis ont accueilli les 6 et 7 mai de cette année, à San Fransisco, la première conférence internationale sur les vins en biodynamie, organisée par Déméter USA.
Vin biodynamique : qu’est-ce que ça veut dire ?
L’agriculture biodynamique est un concept mis en lumière par Rudolf Steiner au début du XX° siècle, alors que certains agriculteurs constataient – déjà – une dégénérescence de certaines cultures.
La biodynamie considère que la culture fait partie d’un tout. Elle consiste donc à créer des liens de la plante au sol jusqu’à l’univers, en passant par la parcelle, le domaine, le territoire, le terroir, la Terre.
Ceci est l’idéologie de base qui se décline ensuite avec différentes pratiques, dans un jargon un peu technique :
- Réfléchir le domaine viticole comme une entité autonome ;
- Utiliser des préparations à base de plantes médicinales afin de garder un équilibre au niveau des vignes ;
- Tenir compte de l’influence de la lune, du soleil et des planètes dans le calendrier du vigneron.
Déméter, Biodyvin… comment le consommateur peut-il faire son choix ?
Prérequis indispensable : pour être certifié en Biodynamie, le vigneron doit avant tout être certifié « agriculture biologique ».
Le vigneron doit ensuite répondre à des exigences supplémentaires du cahier des charges de Déméter pour obtenir cette certification : limitation plus stricte de l’utilisation du cuivre et obligation d’utiliser des préparations biodynamiques selon un calendrier précis.
En cave, quasiment tous les intrants œnologiques sont interdits et la dose limite de sulfite est inférieure aux limites en bio.
Le label Biodyvin concerne uniquement le domaine du vin, alors que Déméter touche toute l’agriculture. S’il lui est très similaire, il présente cependant certaines différences :
- Pas de limitation des doses de cuivre ;
- Obligation d’utiliser des préparations, mais pas d’obligation sur le calendrier.
La dégustation des vins en biodynamie, ça donne quoi ?
Longtemps méprisés par les dégustateurs, les vins bios et biodynamiques étaient considérés comme rugueux, trop acides, inaptes à la garde.
Force est, aujourd’hui, de reconnaitre que les grands vins français de chaque région présentent de plus en plus de vins issus des pratiques biologiques et biodynamiques, ils sont parfois même majoritaires, comme en Bourgogne où le célèbre domaine de la Romanée Conti est entièrement en biodynamie depuis 2007.
Pour Vincent FIORANI, fondateur de Dégust’Emoi, la biodynamie est même une évidence :
« Je crois et je défends les vins en biodynamie. A mon humble avis, des caractéristiques se retrouvent souvent dans les vins biodynamiques : des vins généralement plus digestes, authentiques, reflétant souvent un terroir, avec une minéralité plus marquée et beaucoup de finesse… en plus bien sûr de ne pas polluer une planète qui court à sa perte.
Force est de constater, que de très nombreux domaines en biodynamie représentent ce qui se fait de meilleur, et ceci dans toutes les régions viticoles de France.
C’est pour cela que nous proposons de très nombreux vins en biodynamie lors des cours d’œnologie de Dégust’Emoi, même si la plupart, pour différentes raisons ne présentent pas le label. »
Pour tous renseignements concernants nos cours d’oenologie, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou au 0810 009 847.
23 mars 2020 à 10 h 43 min
[…] Les démarches et les labels environnementaux sont tous en croissance en France. […]