La vigne s’est endormie dans le froid de l’hiver et les vignerons ont taillé. Avec le retour du printemps et des beaux jours, ils sont maintenant prêts à enfiler les gants et les bottes. Le début du printemps et les premiers jours chauds annonce le démarrage de la campagne végétative. Et toutes les préparations qui vont avec.
Les fleurs dans les vignes, ou auprès des vignes, permettent aussi de ramener de la biodiversité, utile pour lutter naturellement contre les parasites de la vigne.
Le débourrement : et la vigne démarre
C’est l’éclosion et le développement des bourgeons qui signent le début de la période végétative et la reprise de la campagne. Les branches et les feuilles démarrent leur croissance grâce à la circulation de la sève réactivée après l’hiver. En général, le débourrement a lieu en avril.
Dans certaines régions et lors des années précoces, le débourrement peut avoir lieu au mois de mars. Si vous observez les vignes à cette époque, vous verrez une petite bourre cotonneuse qui contient la première feuille. Les écailles s’ouvrent petit à petit et laissent sortir cette feuille au fil des jours.
Une fois hors de la bourre, le bourgeon n’est plus protégé et il devient sensible au froid. C’est une période critique pour les vignerons.
Les jours de gel qui ont lieu après le débourrement sont très dangereux et peuvent détruire des récoltes avant même le début de la campagne. C’est pour cela que les débourrements précoces sont redoutés.
Mars et Avril, c’est aussi la période où les vignerons préparent le vignoble en prévision de la croissance de la vigne : remise en état des systèmes de palissage, vérification des piquets … Puis, l’accélération du printemps apporte avec lui son lot de travaux en vigne : travail du sol, ébourgeonnage, palissage.
Travail du sol de la vigne
Avec le retour des beaux jours, il n’y a pas que la vigne qui se réveille. L’herbe est aussi de retour. Concernant l’enherbement, chaque vigneron a son approche : certains n’en veulent pas, quand d’autres la laissent s’épanouir. Généralement, les vignerons adoptent une stratégie de maîtrise de l’enherbement.
En fonction de la gestion de l’enherbement choisie, le viticulteur va également passer une à plusieurs fois dans ses vignes pour travailler le sol. Cette fois encore, à chaque vigneron, sa stratégie et sa manière de faire. Le travail du sol dans les vignes a pour objectif de désherber mécaniquement les parcelles, mais aussi de retourner superficiellement la terre afin d’éviter des sols trop compacts, favorables au ruissellement.
Palisser, rogner, épamprer
Tant de mots spécifiques et réservés à la thématique viticole. D’abord le palissage, en mars ou en avril. Les branches de la vigne doivent être maintenues par une structure en fil de fer afin de permettre le passage du matériel agricole et limiter les maladies.
L’épamprage ensuite. Certains rameaux seront « en trop » sur le cep de vignes. Ils font souvent concurrence à d’autres rameaux, ou ne poussent pas bien, et accaparent les sucres et l’énergie du cep, qui n’est alors pas distribuée aux rameaux plus productifs. Le vigneron coupe ses rameaux lors d’une opération appelée épamprage.
Plus tard au printemps, le vigneron peut réaliser le rognage de ses vignes. Là encore, ce sont les rameaux « qui gênent » qui sont supprimés par le viticulteur.
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© photo : Manon Mouly
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