Un épisode de gel après une douceur printanière : c’est le cauchemar des vignerons qui s’est produit en ce début du mois d’avril 2021.
Les bourgeons étaient trop fragiles pour résister à un coup de gel.
Il a été impitoyable, grillant précocement la récolte 2021 et laissant les vignerons démunis.
Quel est le bilan de cette vague de gel ? Que peuvent-encore espérer les vignerons ?
Une vague de froid exceptionnelle s’est abattue sur le vignoble français
La saison à peine commencée, la vague de froid du mois d’avril a donné un coup de massue à nombre de vignerons français.
Les températures ont chuté en-dessous de 0°C, parfois pendant plusieurs nuits consécutives, du nord au sud de la France.
Cet épisode de gel est malheureusement considéré comme un des plus sérieux de ces dernières décennies. De Perpignan au Val de Loire, de Bordeaux à la Bourgogne, en passant par l’Aude et le sud-ouest, les vignerons arpentent leurs parcelles et mesurent l’étendue des dégâts.
Les bourgeons sont littéralement grillés par le froid, laissant peu d’espoir sur la perspective d’un nouveau départ fructifère.
Pourtant, il est encore un peu tôt pour mesurer la gravité des dégâts causés par cette vague de gel.
Ce qui semble certain, c’est que la production de vin en 2021 sera très probablement impactée par ces quelques jours de froid.
Un débourrement trop précoce en raison d’un printemps trop précoce.
La cause de cette perte précoce ?
Encore et toujours les caprices d’un climat qui apparait difficilement maitrisable.
La France a connu un hiver doux et plusieurs jours très printaniers au mois de Mars.
Si nous avons apprécié le soleil et la chaleur annonciatrice de l’arrivée du printemps, les bourgeons de vigne se sont aussi laissés tromper par cette météo.
Lorsque la vigne commence à bourgeonner, les jeunes feuilles sont protégées par la bourre et les écailles de bourgeons pendant plusieurs jours. Puis, cette protection se rompt et les feuilles sont libérées.
La vigne est alors très vulnérable face au gel. Touchés à ce stade végétatif, les bourgeons grillent et ne produisent pas de raisins sur la campagne qui suit.
Ce débourrement, évoqué dans notre article précédent, précoce et très rapide, à la faveur d’un printemps qui arrive trop tôt, est souvent fatal pour la production.
Épisode de gel : Peu de moyens de lutte pour les vignerons.
C’est probablement le plus frustrant pour les vignerons.
Savoir que les températures vont chuter mais ne pas disposer de moyens de lutte contre cet évènement climatique.
Attendre que la nuit passe en espérant que les températures baissent moins qu’annoncé.
Pourtant, des photos de vignerons luttant contre le gel, avec des bougies ou des feux dans les parcelles, ont fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours.
L’idée étant de maintenir une température du sol au-dessus des -2°C.
Malgré tout, c’est un combat presque irrationnel, tellement ces méthodes de lutte contre le froid, lorsque celui-ci s’annonce, sont insuffisantes.
Bilan de la vague de froid
Les semaines qui arrivent permettront d’affiner le bilan et de préciser l’étendue des dégâts.
Si une grande majorité de régions a été touchée par la vague de gel, le bilan ne sera pas le même partout.
Certaines parcelles, mieux situées que d’autres, ont pu passer à travers le froid.
Certains cépages et notamment les plus tardifs, n’avaient pas toujours atteint ce stade de vulnérabilité et seront peut-être épargnés.
La vigne produit parfois, selon les cépages et les régions, des bourgeons secondaires fructifères.
Il faut patienter encore quelques semaines pour faire le bilan, d’autant plus que la période de risque de gel de printemps n’est pas encore terminée, et que les vignerons surveillent encore, avec un œil inquiet, le thermomètre.