Il est omniprésent dans notre quotidien, fermant la quasi-totalité de nos bouteilles devin : le bouchon de liège. Bien que doté de qualités intrinsèques qui en font une excellente option, le bouchon de liège n’a pas toujours été le choix privilégié pour fermer les récipients contenant le vin.
Parlons de ses origines
La découverte d’une amphore étrusque du 5e siècle avant J.-C. démontre que le liège était déjà utilisé pour sceller les récipients à l’époque antique. L’étanchéité était assurée par une rondelle de liège scellée avec du mortier de pouzzolane. Cependant, à partir du 3e siècle avec l’usage généralisé du tonneau celte, fermé par une bonde en bois, le liège est resté longtemps un matériau secondaire, même dans les régions viticoles.
La renaissance du bouchon de liège est intimement liée aux avancées de la fabrication de bouteilles en verre.
Auparavant, en raison de son coût élevé, de sa fragilité et de sa rareté, le verre était un luxe et rarement utilisé pour le vin. Les bouchons étaient rudimentaires, souvent faits de bois ou de chanvre imbibé d’huile, et n’assuraient pas une fermeture étanche. Cela imposait un stockage vertical des bouteilles, dont les premières versions avaient une forme bombée, incompatible avec le rangement à l’horizontale.
Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que les Anglais réutilisent le liège pour boucher les bouteilles, d’abord pour des médicaments, puis pour les alcools et les vins. Avec l’essor industriel de la production de bouteilles, le liège reprend naturellement son rôle, restant le moyen de fermeture le plus efficace. Ce matériau est idéal pour les bouchons de vin grâce à ses qualités : il est étanche, souple et poreux, permettant une légère respiration du vin, tout en garantissant une fermeture hermétique en regonflant après compression.
Le chêne-liège, de son nom latin Quercus suber, est une espèce forte de plusieurs dizaines de variétés, essentiellement concentrée sur le bassin méditerranéen occidental et la côte atlantique.
C’est un arbre de taille moyenne de 10 à 15 m de hauteur, trapu qui possède une écorce de liège, matière première naturelle prélevée à partir de sa 25ème année, puis tous les 9 à 15 ans lorsque l’épaisseur d’environ 3 cm est atteinte. Au cours de sa vie, un chêne-liège peut subir entre 12 et 15 écorçages.
Le liège est un matériau durable car il est extrait sans abattre le chêne-liège, dont l’écorce se régénère naturellement. Ce processus est bénéfique pour l’environnement, car le chêne-liège, pour produire son écorce, consomme une grande quantité de CO₂ lors de la photosynthèse. Ainsi, le bouchon en liège représente une solution écologique et respectueuse de l’environnement tout au long de son cycle de vie.
Pour fabriquer un bouchon de liège, l’écorce du chêne-liège est d’abord retirée sous forme de planches, puis laissée sécher à l’air libre pendant au moins un an. Une fois sèche, l’écorce est découpée en bandes d’une largeur légèrement supérieure à la longueur finale du bouchon. Ensuite, une machine automatique (tubeuse) extrait les bouchons directement dans l’épaisseur de la bande.
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Rédactrice : Isabelle Johanet