Après le départ des romains, les gaulois continuent de développer l’art de la viticulture.
Symbole de richesse, adoubé par les moines et les évêques, recherché par les rois, le vignoble s’étend jusqu’en Angleterre.
Mais il est alors scindé en 2 : le marché lucratif du nord, et celui, plus enclavé, du Languedoc.
Le vignoble gaulois survit à la chute de l’Empire romain
L’Empire romain s’éteint, mais pas le vignoble implanté en Gaule.
Les romains ne pensaient pas que la vigne pouvait survivre en dehors du climat méditerranéen.
Pourtant, des vignobles naissent et déplacent sans cesse la limite septentrionale du vignoble de l’empire romain.
Il n’y a pas de certitudes aujourd’hui quant à l’apparition des vignes au nord du midi.
Il semblerait que nos ancêtres les gaulois maitrisaient parfaitement l’art du greffage et ont réussi à conférer à la vigne des propriétés lui permettant de produire du raisin de qualité dans des climats moins généreux que ceux de Narbonne.
Les romains, à leur départ, laissent derrière eux un vignoble en expansion, et un produit, le vin, qui est devenu bien plus qu’un bénéfice commercial : il a été élevé au rang de l’art et fait l’objet d’un respect presque religieux.
Ceci explique pourquoi la vigne ne disparait pas avec la civilisation romaine.
Au Moyen Age, le vignoble est épiscopal et monastique
Si le vignoble survit durant le Moyen-Age, nous le devons beaucoup à l’élite religieuse.
Le vin est devenu indispensable à l’exercice du culte.
Il est aussi la marque d’un bon accueil ; Toute personne de haut rang doit pouvoir offrir du vin. Le vignoble du Moyen Age fleurit d’abord autour des cathédrales, des églises et des villes ecclésiastiques.
Parmi les vignobles d’élite, le plus célèbre est probablement celui de Châteauneuf, possédé par les papes, à quelques kilomètres de la ville d’Avignon. S’il importe aux évêques de ne jamais manquer de vins, il en est d’autant pour les moines.
D’autant plus que les monastères sont, durant le Moyen Age, des lieux d’étape pour les personnes en itinérance.
L’obligation de bon accueil amène les moines à cultiver l’art de la vigne et du vin.
A leur tour, ils développent des connaissances dans la culture de la vigne et continuent de repousser les limites septentrionales du vignoble chrétien : des vignes naissent en Bretagne, en Normandie, à Lille et en Angleterre.
Le commerce d’Europe du Nord repousse les frontières septentrionales
La vigne monte peu à peu au sommet de la hiérarchie des symboles : ne pas offrir de vins est un manque d’honneur.
Les rois deviennent à leur tour de grands viticulteurs et des vignes sont plantées à Paris.
Le commerce du vin s’ouvre vers les pays d’Europe du Nord.
Les villes de Flandres, du nord de la France, Paris, les vins de Loire, de Bourgogne et Bordeaux, s’enrichissent tant et si bien grâce à ce fructueux commerce, que le souverain accorde une autonomie municipale à certaines collectivités viticoles.
Dans le midi, le vignoble se déploie plus tardivement
Pourtant, tout en s’enrichissant, Paris méconnait les vins du midi.
Le vignoble du midi est trop éloigné du marché de l’Europe du nord.
Le commerce emprunte les voies fluviales, mais le transport est long et difficile.
Qui plus est, il est bloqué par les collectivités viticoles de Bordeaux et de la Côte d’Or.
Le midi commerce avec les espagnols et les italiens, déjà pourvus en vin, et prend du retard dans son développement au regard des vignobles du nord.
Néanmoins, certains produits, impossible à produire dans les climats septentrionaux, sont demandés: c’est le cas des vins liquoreux comme le muscat de Frontignan ou des vins de Banyuls par exemple.
1709 : le grand hiver détruit une partie du vignoble
L’ouverture du vignoble du midi se fait à la suite de 2 évènements qui se déroulent dans la deuxième partie du règne de Louis XIV.
L’ouverture du canal du midi, reliant la Garonne au littoral méditerranéen, facilite le temps et les conditions de transport.
Quelques années plus tard, le grand hiver de 1709 détruit le vignoble de France.
Les vignes les plus septentrionales mettront des années à produire de nouveau.
Pour remédier à la pénurie de vins qui suit, le roi abaisse les douanes intérieures et le nord de l’Europe a enfin recours aux vins du midi.
Pourtant, si à la suite de ces évènements, les vins du sud de la France sont alors reconnus dans le nord ; le vin de table, courant, reste issu d’une production locale et le marché reste limité.
Il faudra qu’apparaisse le chemin de fer pour que l’export des vins du Languedoc prenne une réelle importance.
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8 mai 2020 à 22 h 46 min
Bordeaux était pendant 1000 ans un grand port de commerce .
Mais les vignes étaient en Périgord , dans le lot et à Gaillac .
La gironde drainé par la rivière Dordogne et Garonne qui forme l’estuaire de la Gironde
subissait des très nombreuses inondations quotidiennes . Ce n’est qu’au XX° siècle que les barrages
sur la dordogne et la Garonne ont permis d’assainir le département Girondin.
La production laitière et légumière c’est développé et la vigne ensuite.
merci pour ce correctif
9 mai 2020 à 8 h 53 min
Merci Queyral pour ce complément d’information.
Toutefois en 71 après J.C., quand Pline l’ancien visite la région, les vignes sont là selon lui. Il indique que la ville se transforme en une cité de négoce où la culture vinicole pénètre tous les secteurs de l’économie, le vignoble va s’étendre régulièrement et conquérir déjà les coteaux de la rive droite.
14 mai 2020 à 8 h 51 min
Le nom Bordeaux a été utilisé du fait de l’activité intense du port . Si vous regarder les courbes de niveau avec les hauteur de mer c’est impossible . voir les géologues ! L’étude de terroir n’existe pas à Bordeaux . D’autre part la vigne était étroitement lié avec la vie religieuse et leur habitation (rien sur bordeaux à cette période !
depuis très longtemps l’histoire parle de vigne à bordeaux , en fait il fait lire « commerce » et vous retrouverai l’exactitude des choses
14 mai 2020 à 8 h 45 min
Bordeaux n’a pas connu le grand hiver de 1709 , puisque la région n’avait pas de vigne. cause sol inondé , palus, à cause de la rivière Dordogne et Garonne / Les vignes étaient dans le Périgord , la Charente , Cahors , Gaillac , Madiran , etc…