Sommelier diplômé depuis 25 ans, ayant fait carrière en France et aux Etats-Unis, Fabrice Langlois a fait ses armes au sein de restaurants étoilés Michelin (Guy Savoy, Michel Chabran, Clos de la violette…), tout autant que dans de grands domaines viticoles comme ceux de Alain Graillot et le Château de Beaucastel.
Aujourd’hui oenologue à Marseille, Fabrice partage avec ses élèves son expertise des vins – en français comme en anglais – avec une approche vivante et très personnelle.
Rencontre avec celui qui anime l’ensemble de nos cours d’oenologie à Marseille, dans la région d’Aix-en-Provence.
Quel est votre premier souvenir de vin ?
Mon premier souvenir, c’est du sauvignon et du gamay, à Huisseau-sur-Cosson dans le Loire et Cher, dans un verre de cantine sur une toile cirée. Je devais avoir environ 6 ans et le vigneron nous servait pour avoir la paix.
Mais ma première émotion avec du vin, c’est un Meursault des Hospices de Beaune. Je devais avoir 10 ans et le monsieur m’a proposé de goûter. Il y avait de la pénombre et l’odeur de la cave. C’est la première fois qu’en goûtant un vin, j’ai senti les arômes de brioche et l’expression de noisette.
Meursault est devenu pour moi l’appellation la plus émotionnelle.
Pouvez-vous citer une rencontre qui vous a marqué/influencé dans votre parcours ?
Il y en a tellement ! Mon professeur de sommellerie, Pascal Bouchet à Tain l’Hermitage a su faire naître la pureté de ma passion et le sens de l’autre.
Pour moi, connaître le vin simplement n’est pas une fin en soi. Le but est de réussir à trouver le lien qui peut se créer entre un vin et le dégustateur.
Selon vous, comment fait-on un bon vin ?
Avec amour. Je pense qu’il faut aimer son lieu, sa terre, son climat, son cépage. Et il faut aimer le vin.
Pour faire un grand vin, il faut forcément de l’amour au sens littéral du terme et avoir envie de donner de l’amour.
Quel est votre meilleur souvenir de dégustation ?
J’en ai trois :
- Un Quinta do noval nacional 63, un millésime du siècle sur Porto. En dégustant le dépôt, mon corps à réagit au delà de ma volonté avec les genoux qui se plient. J’ai été complètement surpris, abasourdi, ému par son équilibre et son expression.
- Un montrachet Marquis de Laguiche 1988 qui était absolument vertigineux au sens cinématographique du terme avec une sensation d’absolue perfection et une envie terrible de manger et de terminer la bouteille.
- Hommage à Jacques Perrin 1990, au Château de Beaucastel : une bouteille dont on m’avait parlé, extrêmement bien notée, sur laquelle j’avais des aprioris sur ladite note. Mais du bouchon, au premier nez, au deuxième nez, de l’attaque à la finale, j’ai eu les larmes aux yeux.
Quel est votre cépage préféré ?
Je ne peux pas réduire le vin à une couleur, j’ai besoin des deux. C’est donc la syrah en rouge et le chenin en blanc. J’ai fait mes premières vendanges en syrah sur Crozes Hermitage. Quant au chenin blanc, c’est un cépage extraordinaire, certainement un des plus grands cépages blancs.
Quels sont vos 2 vignobles préférés ?
La vallée du Rhône nord et la Bourgogne, pour l’élégance et la finesse.
Quel est votre accord mets et vins le plus réussi ?
Je vais prendre un classique, que tous ceux qui me connaissent, connaissent, parce que j’en parle tout le temps. Le Vire Clesse La Bongran, chez Jean Thevenet, avec une poule au riz, sauce suprême, carotte glacée.
La carotte est extrêmement importante car elle amène de la douceur et de la salinité qui va avec la richesse et la minéralité de ce chardonnay incroyable, assez opulent et parfaitement équilibré. On est sur un équilibre en accentuation, sur la richesse sans saturation. C’est de la douceur à l’extrême.
Quel vin emporteriez-vous avec vous sur une île déserte ?
J’imagine une île déserte sous les cocotiers, donc j’amènerais un riesling Kabinett allemand à la fois très fruité, extrêmement léger en alcool et désaltérant.
Que pensez-vous des vins proposés par Dégust’Emoi lors des cours ?
Ce sont des vins plutôt urbains, sur la tension avec une dimension très bio, tirant un peu sur le nature. Ce sont aussi des vins choisis avec soin et précision.
Selon vous, quel est la valeur ajoutée des cours Dégust’Emoi ?
Les diapositives sont très bien faites et très didactiques. J’espère que l’humanité que j’y rajoute fait que le moment est au delà d’une simple instruction œnologique.
Que souhaitez-vous transmettre aux participants des cours d’œnologie à Marseille ?
Je voudrais leur faire prendre conscience de leur propre sensorialité et de leur propre aptitude à déguster.
Je ne crois pas à la dégustation purement académique. Certes, cela permet de structurer la pensée, la réflexion et l’analyse. Mais on déguste avec le corps. Or souvent, les gens ne se croient pas capable de pouvoir déguster de manière instinctive, alors qu’ils sont équipés et nous avons juste besoin de structurer cela.
Intéressé par un cours d’oenologie à Marseille/Aix-en-Provence ? Dégust’Émoi vous propose toute l’année des ateliers pour débutants ou initiés : découvrez les bases de la dégustation, partez à la rencontre des grands crus de Bordeaux ou pourquoi pas, formez-vous le temps d’une journée d’initiation à l’oenologie à Marseille en réservant tout simplement sur notre site.
Pour toutes questions ou demandes d’informations, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou au 0810 009 847.