Le millésime 2021 n’a pas été un long fleuve tranquille pour les vignerons. Aléas climatiques, difficultés sanitaires, parfois même incendies, se sont succédé tout au long de la campagne.
Les fermentations du millésime 2021 sont terminées, les mises en bouteilles vont démarrer pour les vins sans élevage et le vin sera bientôt dans nos verres : à quoi s’attendre ?
Une récolte 2021 en forte baisse
Les aléas climatiques qui se sont enchaînés au cours de l’année 2021 ne présageaient pas une grosse récolte. Et de fait, la récolte française 2021 affiche une très forte baisse : -13% en 2021 par rapport à la moyenne des six derniers millésimes selon les données de FranceAgrimer. Comparée au millésime 2020, la récolte 2021 est inférieure de 20%. Bref, pas de quoi remplir à ras bord les cuves des vignerons.
Tout a commencé avec une saison hivernale sèche, suivie d’un mois de mars chaud. Les vignes ont senti comme un air printanier et les bourgeons ont pointé le bout de leur nez.
Un débourrement précoce à risque ! Car les gelées printanières n’étaient pas encore passées. Les vignerons ont serré les dents, mais le mois d’avril est arrivé, et avec lui, des épisodes de gel intense qui ont occasionné des pertes pour tout le vignoble français (Dégust’Emoi en parle ici).
Les mois de juillet et d’août ont été relativement frais. Cette fraicheur durant la période de maturité des vignes a permis aux baies de raisin de maintenir un niveau en acide malique important. La fraîcheur a aussi retardé les maturités, plus tardives qu’en 2020.
Hétérogénéité des maturités : une situation complexe en cave
Le gel et la fraîcheur estivale ont créé des conditions complexes pour les vignerons dans les caves. Les maturités des vignes ont présenté de grandes hétérogénéités sur une même parcelle. Les maturités phénoliques ont parfois été incomplètes. Un casse-tête pour la gestion des vendanges.
Toutefois, les fermentations se sont globalement bien déroulées, malgré quelques acidités volatiles en hausse parfois incontrôlables.
Des bilans disparates entre régions viticoles
D’une région à l’autre, d’un bassin à l’autre, et parfois même d’une parcelle à l’autre, le bilan 2021 est très hétérogène. Les récoltes en baisse concernent notamment les vignobles de Bourgogne, du Beaujolais, de Savoie et de la Vallée de la Loire. La Provence et l’Alsace ont été moins impacté par les faibles récoltes.
L’acidité est un marqueur du millésime 2021 qui se retrouve un peu partout.
Des profils de vins frais sont donc attendus sur le millésime.
Autour de la Méditerranée, la qualité des vins est bonne; les températures fraîches ont permis d’obtenir de bons équilibres et des tanins doux. La pression des maladies sur les vignobles de l’est sont responsables des récoltes en fortes baisses et d’une campagne compliquée. Les vinifications se sont avérées très techniques.
Finalement, les vins de Bourgogne et du Beaujolais présentent des structures tanniques légères et des profils frais et fruités. Sur le front de l’ouest, le gel a souvent clôturé précocement la campagne 2021. Les vignerons qui ont pu s’en remettre ont obtenu, comme ailleurs en France, des vins fruités, frais, à la structure tannique tendre.
Les vins 2021 sont délicats et aromatiques
En 2021, vous l’aurez compris, les conditions climatiques de l’été ont permis aux vignerons de récolter des raisins avec des acidités maliques plus élevées que sur les derniers millésimes.
Ils ont ainsi pu garder de la fraîcheur dans les vins et élaborer des profils fruités et aromatiques. Les vins blancs et les vins rosés sortent notamment leur épingle du jeu et profitent de ces acidités.
Quant aux vins rouges, les structures sont relativement légères et les vins sont moins concentrés. Finalement, les vins élaborés s’avèrent délicats et aromatiques. Ce millésime 2021, atypique, présente beaucoup d’attraits et se dégustera avec plaisir dès l’arrivée des beaux jours.
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© photo : Manon Mouly
