C’est un heureux accident qui a conduit Gautier Religieux à l’œnologie et à la formation.
Initialement dans le secteur de la biologie moléculaire, Gautier met peu à peu les pieds dans l’œnologie jusqu’à intégrer entièrement la filière.
Il passe son diplôme d’œnologue en 2016 et s’épanouit aujourd’hui dans la formation œnologique dans la grande région viticole du Languedoc.
Interview d’un passionné.
Quel est votre premier souvenir de vin ?
C’est un souvenir très précis même si je ne me rappelle pas de la cuvée mais seulement de l’appellation.
C’était un vin de Madiran. J’avais 14 ans et j’ai piqué un verre sur la table du repas de famille.
Honnêtement, c’est un souvenir très douloureux et abominable.
Un vin de madiran, c’est une dégustation difficile pour un enfant de 14 ans !
Pouvez-vous citer une rencontre qui vous a marqué/influencé dans votre parcours ?
J’ai rencontré la personne qui m’a le plus influencé après mes études : Anne-Claude Leflaive, copropriétaire du Domaine Leflaive en Bourgogne.
Je l’ai rencontrée en 2002. Elle m’a appris beaucoup de choses et avec elle, j’ai découvert la façon de faire du vin.
C’était une personne avec une très belle philosophie.
Selon vous, comment fait-on un bon vin ?
C’est super simple : avec de bons raisins.
Avec le temps et l’expérience, j’ai aussi compris qu’il fallait beaucoup d’amour pour faire du bon vin.
La passion du vinificateur est directement liée à la qualité du vin selon moi.
Quel est votre meilleur souvenir de dégustation ?
La cuvée Les Folatières du Domaine Leflaive en 1er cru Puligny-Montrachet en 2004.
Ça a été pour moi la révélation de ce qu’était un grand vin.
C’est un vin qui apporte de l’émotion.
Il avait tellement de puissance, d’arômes et de richesse que j’en ai eu les larmes aux yeux.
Quel est votre cépage préféré ?
Sans hésitation, le grenache.
C’est un cépage qui vient de ma région d’adoption, le Languedoc, et qui est difficile à vinifier.
Il permet de faire une grande variété de vin : vin doux naturel, vin rosé, grand vin rouge.
Ce sont des vins qui se suffisent à eux-mêmes, avec des épices et des tanins doux, ils sont très agréables.
Quels sont vos 2 vignobles préférés ?
C’est très lié à mon histoire : ce sont le Languedoc et la Bourgogne.
Le premier car c’est la région où vivent ma femme et mes 2 enfants, une région riche et très diversifiée sur les vins produits.
J’y suis arrivé en 99 : en 20 ans, la région a fait un gros travail sur la qualité des vins.
Quant à la Bourgogne, c’est la région où j’ai travaillé après mes études et où j’ai appris à faire du vin de qualité, avec des méthodes très rigoureuses.
Les vins de Bourgogne sont des vins avec beaucoup de finesse.
Quel est votre accord mets et vins le plus réussi ?
Un fondant au chocolat avec un grenache sec du Roussillon en appellation Collioure, du domaine de La Rectorie sur Banyuls.
C’est un accord qui fonctionne très bien.
L’amertume du chocolat noir est complétée par les tanins doux du vin, le sucre du fondant renforce la puissance du vin et les arômes de moka, et de poivre s’accordent idéalement.
Quel vin emporteriez-vous avec vous sur une île déserte ?
J’imagine une île proche de l’Antarctique où je prendrais la cuvée « Autour de Jonquières », du Domaine Mas Jullien, en appellation Terrasses du Larzac.
C’est un vin riche et complexe que l’on redécouvre à chaque fois et avec lequel on ne s’ennuie jamais.
Que pensez-vous des vins proposés par DEGUST’Emoi lors des cours ?
La force de DEGUST’Emoi est de proposer des vins intéressants.
Ils ne sont pas à la recherche de l’étiquette et ils proposent des vins de petites appellations.
C’est un beau message pour les participants de souligner l’importance de la qualité par rapport à l’étiquette.
Le rapport qualité/prix des vins proposés est très intéressant : il y a une recherche de qualité plaisir.
Selon vous, quelle est la valeur ajoutée des cours DEGUST’Emoi ?
Ils sortent du côté élitiste et pédant de la dégustation.
Les cours démontrent que la dégustation du vin est accessible à tous.
Que souhaitez-vous transmettre aux participants des cours d’œnologie ?
Ma passion !
Je veux aussi montrer que le vin peut-être expliqué simplement et qu’aux questions compliquées, les réponses sont simples.
J’insiste pendant mes cours sur le fait que c’est la personne elle-même qui atteste la qualité du vin.
J’aimerais que les participants comprennent que personne ne peut déguster à leur place.
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