La cuvée idéale si vous avez la pépie !
Aux marches de la Bretagne, le village de Maisdon sur Sèvre abrite le Domaine de la Pépière.
La Pépière a pour origine le mot « pépie » signifiant avoir soif. En se promenant au-dessus du village où sont plantées les vignes, on comprend mieux pourquoi le hameau a été baptisé ainsi.
La roche apparaît en de nombreux endroits, le terrain est très sec et caillouteux, l’eau a toujours été une denrée rare. Autrefois, les différents puits du village ne suffisaient pas à abreuver les habitants et le bétail. Ainsi le puits familial donne dix litres d’eau par jour en été. Est-ce pour cela que les habitants du village avaient la réputation de boire plus que de raison ? Toujours est-il que la vigne a toujours occupé la plus grande partie des coteaux au-dessus du village et de la rivière.
Partons à la rencontre de Gwénaëlle Croix et de Rémi Branger qui prennent soin du Domaine de la Pépière dont l’histoire vigneronne démarre en 1984 lorsque Marc Ollivier, enfant du hameau de la Pépière, crée ce domaine.
Où se situe votre vignoble et quelles sont ses particularités ?
Gwénaëlle Croix et Rémi Branger : « Nous sommes en Bretagne biologique et historique, plus exactement au sud de la Bretagne et à l’ouest de la Loire.
Le granite (roche mère sous le Massif Armoricain), la granodiorite, le gneiss (compression des manteaux) constituent les sols et sous-sols du domaine. Cela donne des salinités en finale, une jolie tension sur les agrumes et une acidité plus marquée. »
Quelles sont les cépages que vous cultivez et pourquoi ces choix ?
G C et R B : « Sur le domaine de 43 ha, nous cultivons 40ha de melon blanc (melon de Bourgogne), un cousin du chardonnay. C’est un cépage sensible au mildiou donc dans région, avec les influences océaniques et la pluviométrie régulière, il demande beaucoup de soins et d’attention. Il est peu aromatique mais avec beaucoup de délicatesse et la décision de la date des vendanges sera cruciale pour préserver ses qualités.
Nous cultivons aussi 3 ha de cépages rouges : cot, cabernet franc et merlot. »
Quelle est votre approche face aux enjeux environnementaux (bio, biodynamie, nature, etc.) ?
G C et R B : « Depuis 2006 nous avons banni les désherbants : les sols sont labourés et griffés. L’année suivante c’est tout naturellement que le domaine a choisi la culture biologique. Aux traitements à base de cuivre et de soufre nous ajoutons diverses plantes. Nous récoltons l’ortie, la consoude et la prêle au bord de la Maine et les apportons sous forme d’infusion, d’extrait fermenté, de décoction.
Nous utilisons les préparations biodynamiques pour renforcer la résistance des vignes aux maladies et favoriser la vie microbienne du sol. Ainsi l’intégralité du domaine est certifiée en culture biologique et biodynamique. »
Parlez-moi des contenants d’élevage que vous utilisez.
G C et R B : « Nos cuves souterraines sont couvertes de carreaux de verres, ainsi il n’y a pas de variations de températures et leur étanchéité ne permettent pas d’échange avec l’extérieur.
Autre avantage ; leur grande surface de contact avec les lies. »
Je souhaiterais un peu développer cette particularité de l’élevage sur lies.
G C et R B : « Bien sûr ! Le jus de raisin fermente grâce à des levures, organismes vivants. Une fois qu’elles ont mangé tout le sucre, elles vont mourir et devenir des lies. Elles se déposent au fond de la cuve et libérer des protéines qui vont nourrir le vin. Plus l’élevage sera long et plus le vin sera enrichi et complexe (on parle alors de cette saveur umami (plus de rondeur et de salinité). On aura des notes plus fruitées que fleuries et des notes miellées. »
La cuvée « DOMAINE DE LA PÉPIÈRE, MUSCADET SÈVRE ET MAINE SUR LIES » est élevée sur lies jusqu’au printemps.
Un nez qui évoque les fruits à chair blanche et les agrumes frais. La bouche séduit par son toucher. Le vin garde du dynamisme grâce à des pointes acidulées soutenues par une tension caractéristique de la région. Une finale qui s’étire avec de légers amers et une finale citronnée salivante. Elle donne envie d’y revenir…
On le savoure avec quoi ?
G C et R B : « Des sardines grillées ! Ou un accord ultra simple avec une salade (radis noir, taboulé de chou-fleur) associée avec un poisson gras pour révéler l’iode. »
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette pépite ligérienne, venez participer à nos ateliers dégustation les bases de la dégustation et les clés de la dégustation.
Article rédigé par Isabelle Johanet.